Nous avons été invités à participer à une émission de RCF sur la question de l’éducation en banlieue à l’occasion du tour de France de la présidentielle.
Bien que nous ayons rappelé que la réussite scolaire n’était pas le coeur de notre mobilisation, cette radio nationale a tenu à ce que nous puissions partager nos analyses et propositions.
Le Conseil de développement est une instance consultative, instituée par la Métropole de Lyon qui se veut un “lieu de dialogue et de réflexion pour construire collectivement des propositions sur les politiques publiques”. Il s’agit donc d’un “espace de travail indépendant, accueillant et ouvert” comme le précise son site.
Après Le JDD, après médiacités, après l’Obs, c’est au tour du journal Le Monde de publier une de nos tribune.
Une tribune envoyée par la newsletter du Monde de l’éducation qui aura sans nul doute une audience très importante malgré le fait qu’elle soit réservée aux abonnés du journal.
Pour répondre à une démographie scolaire en augmentation, la métropole de Lyon doit construire des collèges, mais ni les sites choisis, ni les moyens financiers accordés ne respectent les principes d’égalité devant le service public et de cohérence de l’action publique.
C’est le sociologue américain Robert Merton qui a décrit en 1968 le “Matthew Effect”, ou l’effet Matthieu.
Un effet d’amplification des tendances qui tire son nom d’une phrase de l’Evangile selon Matthieu: «A celui qui a, il sera beaucoup donné et il vivra dans l’abondance, mais à celui qui n’a rien, il sera tout pris, même ce qu’il possédait.»
Appliqué à aux établissements scolaires des quartiers ségrégués, nous avons identifié trois exemples de cet effet. Attention, plongée en Absurdistan !
Alors que les expérimentations se multiplient en Europe afin d’améliorer la mixité sociale et d’origine dans les collèges, la Métropole de Lyon reste à la traîne. Véronique Moreira, vice-présidente de la Métropole en charge de l’éducation, a pourtant annoncé un plan de 300 millions d’euros pour la construction et la réhabilitation de collèges, mais semble craindre une fuite des élèves vers le privé si elle prenait des initiatives allant dans le sens d’une plus grande mixité. Une enquête de Julia Blachon, illustrée par Sandrine Deloffre.
ça tombait bien, notre assemblée générale annuelle et en présentielle avait lieu le soir même de notre rencontre avec la vice présidente en charge des collèges
Nous avons pu ainsi largement commenter cet entretien et la position de Véronique Moreira qui nous a affirmer “ne pas vouloir briser les solidarités locales” en changeant trop la carte scolaire, et tant pis pour la mixité sociale et d’origine.
Pas étonnant dès lors qu’à l’unanimité des présents, il fut décidé de ne pas laisser l’affaire en l’état.
Car la métropole a nous seulement décidé de construire des collèges sans se soucier de la question de la mixité sociale et d’origine, mais elle a par ailleurs délibérément méconnu le principe d’égalité des usagers devant le service public local et prévoyant un budget plus important pour le collège d’Albigny au détriment de celui de Vénissieux.
Nous avons donc décidé de contester la légalité de ces délibérations, d’abord par voie gracieuse (on demande poliment au président de retirer ces décisions), puis par voie contentieuse devant le tribunal administratif.
Presqu’un anaprès l’avoir rencontré pour la première fois, nous avons à nouveau été reçus par la vice présidente en charge des collèges accompagnée pour l’occasion d’une directrice des services et d’un membre du cabinet du président, on ne sait jamais…
En octobre 2020 nous avions dit à Madame Moreira combien la question de la mixité sociale et d’origine dans les collèges de la métropole comptait pour nous. Nous lui avions aussi fait savoir que nous nous opposions à la construction d’un collège au milieu de deux zones urbaines sensibles. Nous ne voulons pas d’un nouveau collège Ghetto.
Un an plus tard, nous avons fait le point sur les action engagées :