Connaissez vous le « Matthew Effect » ?

Saint Matthieu (avec 2 t) c’est le vieux monsieur.

C’est le sociologue américain Robert Merton qui a décrit en 1968 le “Matthew Effect”, ou l’effet Matthieu.

Un effet d’amplification des tendances qui tire son nom d’une phrase de l’Evangile selon Matthieu: «A celui qui a, il sera beaucoup donné et il vivra dans l’abondance, mais à celui qui n’a rien, il sera tout pris, même ce qu’il possédait.»

Appliqué à aux établissements scolaires des quartiers ségrégués, nous avons identifié trois exemples de cet effet. Attention, plongée en Absurdistan !

Exemple #1

Les familles des centres villes n’hésitent pas à inscrire leurs enfants dans les collèges et lycées publics gratuits de leurs secteurs, ces établissements ayant généralement de bonne réputation et un enseignement de qualité.

Les familles des quartiers défavorisés qui veulent le meilleur pour leurs enfants décident souvent de les inscrire dans l’enseignement privé payant. 

Résultat : Tous les contribuables financent l’école publique, mais seuls les plus aisés en profitent

Exemple #2

Une commune de périphérie inscrite en zone urbaine sensible. Ses écoles primaires ne sont logiquement fréquentées que par les populations pauvres et majoritairement d’origine étrangères.

Les rares parents de CSP supérieures font tout pour scolariser leurs enfants dans d’autres communes du centre de l’agglomération.

En application de la loi, la commune de périphérie va subventionner la commune centre pour le coût induit par la scolarisation des enfants.

Résultat : les contribuables villes ségréguées paient pour les villes centre.

Exemple #3

Un collège d’un quartier ségrégué et inscrit dans un Réseau d’Éducation Prioritaire bénéficie de la part de l’État de moyens financiers supplémentaires.

Si la collectivité décide de déplacer quelques-uns de ces  élèves dans des collèges de centre ville, la dotation du collège REP diminuera sans que les moyens du collège du centre n’augmentent. 

Résultat : Les différents acteurs ont tout intérêt à ce que rien ne bouge.

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