No ghetto le dénonce, rue89Lyon le donne à voir !

Depuis bientôt 3 ans, notre association se mobilise pour dénoncer une sectorisation mal pensée qui génère de la ségrégation scolaire en amplifiant la ségrégation urbaine.

Nous n’avons cessé de mettre en avant des expérimentations, des études, des conclusions d’expert qui tous démontrent que la situation ne cesse de se dégrader alors qu’il est possible d’agir simplement pour obtenir plus de mixité sociale et d’origine dans les collèges.

Mais il manquait la preuve par la carte, la preuve par  l’image.

C’est que vient de réaliser magistralement le journal en ligne rue89Lyon.

Grâce à une superposition des cartes des revenus, du pourcentage des cadres ou de la concentration des ouvriers  avec celle de la sectorisation des collèges on “voit” enfin ces phénomènes de ségrégation.

Dans certaines zones, le découpage de la carte scolaire s’aligne sur les limites invisibles qui séparent ces quartiers pauvres des quartiers aisés de la métropole.

Une démonstration magistrale qui pourrait être amplifiée si les données en matière de pays de naissance des parents et grands parents des collégiens au niveau de l’îlot “iris” étaient accessibles. L’origine, ça compte !

Le constat est aujourd’hui incontestable  et les logiques bien démontrées. Les solutions existent, elle sont documentées et évaluées.

Reste une inconnue : le courage politique des différents responsables pour enfin agir.

Déçus par la métropole

Le  conseil de la métropole à voté le 27 septembre la création de deux nouveaux collèges dans le Grand Lyon.

La lecture des rapports était déjà instructive. Il s’agit de deux collèges de 700 places dont le programme est presque identique. Mais la métropole de Lyon va consacrer près de 3 millions d’euros de plus au collège… d’Albigny par rapport à celui de Vénissieux ! (voir notre analyse ici)

Il faut dire que la situation sociale et économique du val de Saône, avec ses châteaux, et ses villas avec piscine est particulièrement difficile et que les collégiens de ses communes défavorisées méritent toute l’attention du grand Lyon…

Mais au-delà de cette criante inégalité de traitement, nous avons écouté avec attention la vice-présidente en charge des collèges. 

Interrogée sur la question de la mixité sociale et d’origine dans les collèges du Grand Lyon, Véronique Moreira a d’abord considéré que cette question relevait de la mixité urbaine. (video).

Quand on sait qu’il faut des décennies pour changer à la marge la sociologie d’un quartier, les parents d’élèves vont devoir s’armer de patience !

Mais c’est justement aux parents d’élèves que la vice présidente pense, car la modification des périmètres scolaires pourrait entraver leur implication au sein des établissements… (vidéo)

Conclusion : ne changeons rien et attendons que la mixité sociale e d’origine apparaisse comme par magie…

Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons de la gestion d’une collectivité et de la politique.

Nous attendons donc beaucoup de l’entretien que nous a accordé Madame Moreira le 7 octobre prochain pour espérer la convaincre d’enfin agir pour plus de mixité sociale et d’origine dans les collèges de la métropole.

Nous écrivons – encore – aux candidats !

La course à l’élection présidentielle est lancée et on dénombre à ce jour près d’une trentaine de candidatures.

Des femmes et des hommes qui, forcément ont un “projet pour la France” et qui souhaitent à l’évidence s’adresser “directement aux Françaises et Français”.

Mais tous ces candidats ont ils un avis sur la mixité sociale et d’origine dans les collèges, et au-delà, dans la société ?

C’est ce que nous avons souhaité savoir en leur écrivant directement un courrier et en leur proposant de s’engager solennellement en faveur de la mixité sociale et d’origine (texte à découvrir ici).

Une trentaine de courriers affranchis à 2,10 euros de Pecresse à Hidalgo en passant par Zemmour (!) et Melenchon.

Nous sommes prêts à tout pour tenter de lancer le débat. Mais combien nous répondront-ils ? 

p.s. : nous avons tenu à dater ces courriers du 4 septembre, tant il nous semble que la lutte contre les ségrégations – urbaines ou scolaires – fait partie de la promesse républicaine !



La grande fracture… scolaire

C’est le titre de l’hebdo l’Obs de cette semaine qui consacre un dossier complet (à lire ici) au phénomène de ghettoïsation dans l’enseignement en France.

Et forcément, quand un journaliste cherche des témoignages de Ghetto dans les collèges, il tombe sur notre association !

C’est avec un grand plaisir de Khady, Farid, Asma et d’autres membres de notre association avons reçu fin juillet Gurvan Le Guellec, journaliste parisien à l’Obs et néanmoins intéressé pas les phénomènes de ségrégation scolaire.

Nous avons passé une après midi à lui raconter notre mobilisation et nos propositions pour s’attaquer à un problème qui mine notre société.

Au final, un dossier bien ficelé qui démontre, s’il en était encore besoin, que cette question doit être au centre des prochains débats électoraux.

En tout cas, nous nous y emploierons !

Et si vous nous aidiez ?

No Ghetto est une association qui milite pour plus de mixité sociale et d’origine dans les collèges. Nous existons depuis plus de 2 ans et notre blog témoigne de notre activité.

Mais le bénévolat a ses limites…

Après avoir financé sur nos deniers personnels tous les moyens de communication, les déplacements, les courriers… nous souhaitons désormais avoir les moyens de nous développer de manière plus structurée.

Nous avons pour cela sollicité des fondations d’entreprise et autres bailleurs de fonds publics et privés.

Mais nous souhaitons aussi permettre à tous ceux qui soutiennent notre initiative et partagent nos projets de participer financièrement à cette aventure. Nous avons donc ouvert un compte Hello Asso qui vous permet, si vous le souhaitez, de nous soutenir financièrement.

Merci pour votre soutien et votre participation !

Propulsé par HelloAsso

Coucou les candidats !

Vous sollicitez nos suffrages ? Dites nous d’abord ce que vous pensez de la mixité sociale et d’origine !

Les 20 et 27 juin prochains les français éliront leur élus aux conseils départementaux et régionaux, deux collectivités qui définissent les cartes scolaires des collèges et des lycées.

La campagne électorale débute et les promesses ne vont pas tarder à se multiplier…

L’occasion rêvée pour nous de questionner les candidats sur leur perception de la ségrégation dans les collèges et les lycées et de leur demander s’ils s’engagent à tenter d’améliorer un peu la mixité sociale et d’origine dans les établissements dont ils ont la charge.

Faute de moyens, nous n’avons donc écrit qu’aux candidats à la présidence du conseil régional Auvergne Rhône Alpes et aux binômes de candidats dans les cantons du nouveau Rhône

Comme il est indiqué dans ces courriers (ici et ), nous ne manquerons pas de rendre publiques les réponses (ou les absence de réponse !)

En visio avec le recteur

En vrai, il a le titre de d’inspecteur d’académie et de directeur académique des Services Départementaux de l’Éducation Nationale, mais nous on va l’appeler le recteur.

Et donc, après de nombreuses démarches et courriers, nous avons obtenu un rendez vous avec Monsieur Charlot, le recteur.

En visioconférence mais entouré de plusieurs de ses collaborateurs, Guy Charlot nous a affirmé qu’il était un fervent promoteur de la mixité sociale dans les écoles, collèges et lycées, et qu’il avait entrepris tout une série d’actions pour aller dans ce sens.

Bien sûr, nous a t il avoué, ces démarches doivent se faire à “bas bruit”, c’est à dire dans une certaine discrétion car sinon, c’est la fuite vers le privé…

A l’évidence, a t il poursuivi,  la métropole de Lyon partage cette ambition, mais la proximité des élections régionales empêche peut-être sa vice présidente de s’exprimer avec plus d’enthousiasme…

Et forcément, tous les services de l’éducation nationale sont mobilisés pour faire des collèges en zone d’éducation prioritaire des “territoires d’excellence”, notamment grâce à des classes à horaires aménagés numérique, des CHAN (mais rien à voir avec 4chan, hein…-)

Mais lorsque nous avons rappelé que nous aspirions à une véritable mixité sociale ET d’origine dans les collèges, le recteur s’est vite recroquevillé sur une soi-disante interdiction de la CNIL à connaître les lieux de naissances des parents des collégiens, alors que cette information est bien évidemment connue de l’éducation nationale…

Rien de vraiment neuf sous le soleil, donc, si ce n’est un petit moment de panique : Alors que Monsieur Charlot annonçait qu’il faudrait accueillir plus de 9000 élèves en 2030 dans l’agglomération et qu’il convenait donc de vite construire de nouveaux collèges, nous lui avons clairement fait comprendre que sans avancée en matière de sectorisation, notre association contesterait devant la justice administrative le permis de construire du collège Ghetto de Vénissieux Saint-Fons.

Et là, nous avons senti que nous avions un moyen de pression…

A suivre donc !

Ne pas désespérer, ne pas désespérer, ne pas désespérer…

Voilà deux ans que notre association se mobilise pour  plus de mixité sociale et d’origine dans les collèges.

Nous avons rencontré la vice présidente de la métropole en charge de l’éducation

nous avons rencontré une vingtaine de députés

Nous avons contribué à des amendements à la loi contre le séparatisme

Nous avons échangé avec le cabinet du ministre de l’éducation

Nous avons publié des tribunes, répondu à des interviews, fait l’objet de reportages dans les médias nationaux, nous comptons des centaines de followers sur les réseaux sociaux…

Bref, nous avons la faiblesse de penser que nous sommes un peu identifiés par les acteurs publics, et plus particulièrement sur l’agglomération lyonnaise d’où est partie notre mobilisation.

Pourtant, nous venons de découvrir que ces fameux “acteurs publics” réunis – et financés pour le faire – au sein du dispositif de la “cité éducative” de Vénissieux-Saint-Fons vont bientôt se réunir entre eux pour discuter de… mixité sociale.

Et bien entendu, personne n’a eu l’idée de nous solliciter !

A l’heure de la polémique sur les groupes de discussion en non mixité, il est presque drôle de constater que ni l’éducation nationale, ni les collectivités locales ne sont capable de s’ouvrir à des réflexions extérieures

De quoi désespérer ?

Nous ne désespérerons pas ! 

En visio avec le Cabinet !

même pas un ZOOM…

Nous avons donc passé près d’une heure avec 3 membres du cabinet du Ministre de l’éducation et de sa secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire (Mme Anne MIQUEL-VAL, Mme Nathalie VILACÈQUE et M. Thomas LEROUX)

Nous leur avons bien expliqué le sens de notre mobilisation. D’abord notre souhait de rendre obligatoire la prise en compte de la mixité sociale des élèves par les collectivités locales qui définissent la sectorisation des collèges.

C’est assez simple, il suffit de rajouter une ligne à l’article L 213-1 du code de l’éducation.

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Data for good & No ghetto : un projet

Des carreaux de 200 m de coté pour le niveau de vie, des points pour les collèges et lycées. Reste à fabriquer la sectorisation la plus équitable…

« On ne va pas se mentir, » comme disait un président de la République… La mixité sociale et d’origine dans les collèges, c’est bien beau, mais personne n’en veut vraiment pour ses gamins. 

Et finalement on peut le comprendre. On sait et on accepte ce qu’on a ; on craint ce qu’on ne connaît pas.

Et surtout, qui va décider que son collégien devra prendre le tramway pour aller en cours, ou que des nouveaux élèves, venant d’on ne sait où, seront désormais scolarisés dans son établissement ?

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