Il faut l’avouer : Quand l’ancienne député Cathy Racon-Bouzon et le sociologue Tarik Ghezali nous ont sollicité pour participer à des réflexions sur “l’école du nous”, nous avons un peu hésité.
L’école du nous, Késako ?
Et puis, au cours des différentes visioconférences, nous avons compris le propos : réunir l’ensemble des acteurs et des expériences autour de la question de la mixité sociale et d’origine durant l’éducation.
Nous avons préféré attendre que les émeutes cessent pour vous écrire. Le temps de la crise est rarement celui de la juste réflexion et peut-être n’auriez vous pas eu toute l’attention nécessaire pour nous lire… —
Lire la suite de notre lettre ouverte au ministre chargé de la ville ici : https://bit.ly/3NPLklb
Il semble que le plan du ministre de l’éducation Pap Ndiaye pour améliorer la mixité sociale dans les établissements scolaires ait été présenté ce matin lors d’une réunion des recteurs et directeurs académiques.
Il paraît que celui-ci se résumerait pour l’instant à une « boîte à outils » à mobiliser afin d’améliorer la mixité sociale dans chaque académie.
Il se pourrait que le ministre revienne “sur tout cela dans les prochains jours, lors de la signature du protocole avec le privé »
No Ghetto organise en collaboration avec l’association Nouvelles Rives une table ronde sur la mixité sociale au collège le 31 Mai à 18h30 au Tuba à Lyon
Cette table ronde animée par un journaliste de Médiacités sera l’occasion d’écouter le sociologue Hugo Bottonqui a démontré comment la carte scolaire pouvait avoir un rôle dans l’amplification ou la réduction de la ségrégation sociale dans les collèges.
Mais si la modification de la sectorisation peut réduire la ségrégation, le développement de filière d’excellence dans certains établissements est aussi promu par l’éducation nationale.
Quels en sont les premiers résultats ? Quels projets sont en cours ? Comment s’articulent-ils avec les possibles modifications de la carte scolaire ?
C’est à ces questions que pourra répondre Olivier Dugrip, Recteur de l’académie de Lyon, qui a souhaité participer à notre rencontre.
Le collège, la carte et la métropole ou comment lutter contre la ségrégation sociale dans les collèges
mercredi 31 mai 2023 à 18H30 au Tuba, 227 Cours Lafayette 69006 Lyon
avec :
Hugo Botton, doctorant en sociologie
Olivier Dugrip, recteur de l’académie de Lyon
Houda Maaffer, association No Ghetto
Emmanuel Buisson-Fenet, association Nouvelles rives
Vous avez bien voulu nous consacrer un peu de votre temps et nous avons pu vous présenter l’objectif de notre association ; nous tenons à nouveau à vous en remercier.
Vous partagez avec nous le constat de la réelle ségrégation sociale et d’origine qui existe dans les collèges. Il faut admettre que la publication des Indices de Position Sociale (IPS) a objectivé une situation qui s’impose désormais à tous.
A côté de la construction des collèges, de leur entretien et de la sectorisation, le conseil départemental – et dans l’agglomération lyonnaise, la métropole – a aussi en charge la mission de service public des transports scolaires.
Ces « services réguliers publics routiers créés pour assurer, à titre principal et à l’intention des élèves, la desserte des établissements d’enseignement » sont à l’évidence nécessaires lorsque la faible densité de l’habitat rend les logements des collégiens éloignés des établissements scolaires.
Les collectivités locales s’attachent donc à organiser ces transports dont la tarification doit respecter l’égalité de traitement des élèves du public et du privé comme le rappelle un arrêt du Conseil d’Etat du 4 mai 2011.
Cependant, instruits des conclusions des différentes études qui prouvent la réalité de la discrimination scolaire en raison d’une part de la ségrégation urbaine et d’autre part de l’existence d’un secteur privé qui échappe à la sectorisation, nous nous sommes penchés sur l’offre de transports scolaires à partir des données accessibles sur le site des TCL.
L’éducation nationale a décidé d’être transparente : après avoir publié en open data les Indices de Position Sociale (IPS) moyens de tous les collèges de France, elle réitère en publiant les écarts-types des IPS des collégiens de ces établissements.
Et ça change tout !
En effet, la moyenne est un très mauvais indicateur statistique. Quand le milliardaire Elon Musk rentre dans un bar, tous les clients de l’établissement deviennent millionnaires en moyenne… sans qu’on sache vraiment comment se ventilent la richesse de chacun.
Ces groupes d’études sont également le lieu de discussions et d’échanges entre députés de tous bords afin de tendre vers des constats, voire des propositions consensuelles.
A l’occasion d’un projet de délibération présenté au conseil de la métropole de Lyon, nous avons découvert que la collectivité allait créer un poste de “chef de projet mixité sociale dans les collèges” !
Comme le précise la note de présentation, “ce recrutement répond à une nécessité de mener un travail en profondeur sur ce sujet. Il s’agira dans un 1er temps de cartographier précisément l’état des lieux du niveau social dans les 81 collèges publics et d’étudier les différentes expériences réalisées sur d’autres territoires avant de proposer des pistes d’expérimentations sur la Métropole.”
Alors que la publication des IPS dans les écoles, collèges et lycées démontre jour après jour la terrible ségrégation sociale et d’origine à l’œuvre dans l’enseignement français, l’opinion publique et une partie de la classe politique se passionnent pour un nouveau sujet :l’uniforme à l’école.
Pas moins d’une une dizaine de propositions de loi visant à rendre obligatoire le port de l’uniforme à l’école ont été enregistrées au parlement ces derniers mois et Madame Brigitte Macron s’est dit favorable à une telle mesure.