Nous sommes dans la Thése !

Ça remonte à presque 4 ans ! 

Un certain Jules, thésard de son état, avait eu connaissance de notre association et de son objet. 

Nous avions discuté plus d’une heure, nous de notre mobilisation, lui de son travail au conseil départemental des Hauts de Seine, dans le service des collèges. 

Forcément, ça avait matché et nous avons continué à échanger ponctuellement sur des sujets juridiques, politiques ou informatiques… 

Et puis voilà, il faut savoir terminer une thèse, et nous avons reçu son travail :

La thèse du docteur en géographie Jules Bodet : 561 pages, dont quelques-unes consacrées à notre association (à lire ici). 

Jules Bodet

Avouons-le : nous n’avons pas encore tout lu, mais les titres de ses chapitres laissent entrevoir une certain fatalisme :  

La ségrégation scolaire : Une situation héritée, mais aussi entretenue par la gouvernance des pouvoirs publics et les stratégies des acteurs locaux” ou  

“La mixité sociale à l’école, une réponse contestée et minorée au cœur d’aspirations divergentes à la construction de la nation ». 

Une thèse qui pointe donc l’absence de véritable volonté politique de lutte contre la ségrégation scolaire… 

Pas de quoi nous réjouir, mais pas de quoi nous abattre non plus. 

Nous avons un nouveau gouvernement, de nouveaux parlementaires, nous allons continuer à expliquer pourquoi il faut changer la loi pour plus de mixité sociale et d’origine dans les collèges 

Et un jour, qui sait… 

Un manifeste européen contre la ségrégation scolaire dans l’Union

C’est inédit !

24 associations présentes dans une dizaine de pays de l’union européenne ont rédigé un manifeste commun mettant en garde contre les risques que la ségrégation scolaire fait peser sur la société européenne dans son ensemble.

C’est une réalité dans toute l’Union : Des enfants issus de milieux socio-économiques différents grandissent séparément parce qu’ils fréquentent des écoles différentes. 

Cette ségrégation scolaire est le principal moteur de la fracture sociale et du séparatisme

Ces 24 associations réaffirment que les écoles sont le meilleur endroit pour construire un avenir commun et qu’il appartient aux parlements européens et nationaux de mettre en oeuvre la recommandation du conseil de l’Union européenne de 2022, « Passeport pour la réussite scolaire » 

Cette initiative invite les États membres à élaborer des stratégies en faveur de la réussite scolaire et à réduire autant que possible l’incidence du statut socio-économique sur les résultats de l’éducation et de la formation.

Le manifeste s’accompagne donc d’une série de préconisations à l’attention des candidats aux élections européennes pour qu’ils mettent en œuvre des mesures de déségrégation dans les écoles.

Lire le manifeste et les recommandations

L’interview de notre présidente dans Marianne

Nous reproduisons ici le texte de l’interview de Raphaël Ruffier-Fossoul paru le 19 mars 2024

Houda Maafer se bat au nom de la mixité sociale dans les écoles de la République. Celle qui est la présidente de l’association No Ghetto, sise dans le Rhône, dénonce le « manque de courage » des politiques, y compris ceux de gauche

C’est une conviction qui a germé en elle à son arrivée au lycée Jacques Brel, à Vénissieux (dans la métropole de Lyon), l’année de son bac, en 1993. « J’ai découvert qu’il y avait des établissements totalement ségrégués. C’était hallucinant, on était tous issus de l’immigration… Ce n’est pas la France telle qu’on se la représente ! »

Houda Maafer se souvient aussi du « manque d’ambition et d’ouverture d’esprit » de ses camarades d’alors. Et même des enseignants, qui lui déconseillaient de s’inscrire en fac de droit, « en [lui] disant [qu’elle] n’aurai[t] pas le niveau… » Elle choisit de ne pas les écouter… et deviendra juriste. Elle a fondé son propre cabinet de conseil en 2023.

Son engagement est intact. « Je viens de lire le rapport du Sénat sur les atteintes à la laïcité à l’école, il n’y a pas un mot sur la mixité. On ne se demande même pas s’il y a un lien. Partout où la mixité est expérimentée, le climat s’apaise, les résultats des élèves et les conditions de travail des enseignants s’améliorent. » Quand elle entend l’association locale No Ghetto prôner « le mélange des élèves des quartiers populaires et des quartiers plus bourgeois », elle ne tarde pas à les rejoindre.

Et devient peu après la présidente de cette structure née à la suite du coup de sang de Farid Ben Moussa, un infirmier et militant associatif, quand il découvre, en 2019, le projet de construction d’un nouveau collège à la frontière entre deux des quartiers les plus pauvres de l’agglomération lyonnaise, les Minguettes, à Vénissieux, et l’Arsenal, à Saint-Fons. « Ce sera forcément un collège ghetto, se dit-il alors. Ça m’a hérissé les poils. » Il a rapidement compris ce que Houda Maafer pouvait apporter. « Je n’ai pas sa patience ! Je me souviens d’une visio avec un député qui ne voulait rien entendre. Ça m’a énervé, j’ai éteint l’ordinateur. Houda est restée et l’a convaincu de déposer un amendement… »

No Ghetto est devenu la bête noire – ou la mauvaise conscience – des écologistes à la tête de la métropole de Lyon. « Quand ils ont gagné, on s’est dit que c’était bon, que le collège ne se ferait pas. Le premier rendez-vous avec eux s’est d’ailleurs bien passé. Après, rideau, on est tombés sur un mur. Et ils ont maintenu le projet », raconte Farid Ben Moussa. Argument des écolos selon lui ? « Il ne faut pas casser les solidarités des quartiers. » Houda Maafer regrette « une certaine lâcheté électoraliste. Quand on connaît les valeurs portées par ce parti, dit-elle, c’est décevant… »

Mais elle concède : « La mixité, c’est compliqué à porter politiquement, parce que les parents ne sont pas rationnels. On veut tous ce qui semble le mieux pour nos enfants… » Les siens ont d’ailleurs fait leur scolarité… dans le privé. Pour « retrouver la mixité qu’il n’y avait pas dans le collège de secteur. » « On ne peut pas demander aux parents de porter le changement. C’est aux élus de trancher dans le vif », se justifie cette lectrice de Tolstoï et de polars.

Véronique Moreira, la vice-présidente écologiste de la Métropole de Lyon, chargée des collèges, loue « une association à qui l’on doit beaucoup. Ils ont posé ce débat au niveau national et contribué à la publication des indices de position sociale (IPS) ». Elle promet la mise en œuvre d’expérimentations « d’ici à la fin du mandat ou le début du prochain » en assumant de « prendre le temps, car c’est un travail long et complexe, il faut convaincre les parents, les enseignants, les villes, le rectorat… »

Houda Maafer y voit surtout « un manque de courage. Des expériences ont été menées à Toulouse et à Paris, elles sont très positives. Il est temps d’agir

Pour la République, cassons les Ghettos !

Nous avons le plaisir de vous inviter à une rencontre avec Najat Vallaud Belkacem et Hakim El Karoui le jeudi 14 mars à 18h30 à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon (Métro Debourg). 

Najat Vallaud-Belkacem a été ministre de l’éducation nationale, elle publie avec François Dubet “Le ghetto scolaire. Pour en finir avec le séparatisme

Hakim El Karoui est essayiste et consultant, il a publié le rapport “Intégration des enfants d’immigrés : échecs criants, succès silencieux

Inscription obligatoire : https://bit.ly/noghetto

Groupes de niveau ?

« Tu vois l’idée ? »

Le nouveau ministre de l’Éducation nationale ne parle plus de mixité sociale, mais il parle, et il parle beaucoup !

Gabriel Attal a profité de la publication de la dernière étude PISA pour lancer son “plan électrochoc” de réforme du collège.

Parmi toutes les mesures annoncées – brevet devenant un examen d’entrée au lycée, retour du redoublement, expérimentation de l’uniforme – il en est une qui ne pouvait que nous faire réagir : la création de groupes de niveau au collège.

Notre association a toujours tenu à se concentrer sur son objectif : lutter contre les ghettos sociaux dans les collèges et trouver les moyens d’améliorer leur mixité sociale et d’origine.

Même si certaines études mettent en avant les liens entre mixité sociale et réussite scolaire, la réussite scolaire, centrale pour les familles et les enseignants n’est pas au cœur de notre engagement

En revanche, nous sommes convaincus que la ségrégation sociale et d’origine dans les collèges, du fait notamment d’une sectorisation aveugle, fait courir de graves risques pour la cohésion sociale de notre pays, et c’est pourquoi nous nous mobilisons.

Nous ne pouvons donc que nous interroger sur le projet du ministre de mettre en place des groupes de niveau en français et en mathématiques en sixième et cinquième dès la rentrée prochaine.

Certes, le ministre affirme qu’il ne s’agira pas de “classes de niveau” et que les collégiens pourront passer d’un groupe à l’autre en fonction de leur progression ou régression dans la matière. 

Mais cette proposition nous semble grosse de beaucoup d’effets pervers. 

Le ministre a raison quand il dénonce le collège unique comme un collège uniforme. Car depuis la publication des IPS qui a démontré la très grande homogénéité en terme socioculturel des établissements en fonction de leur implantation géographique, on sait qu’il existe des collèges uniformes, des collèges monocolores, où sont concentrés les enfants des mêmes classes sociales, des mêmes populations de quartier ségrégués, riches ou pauvres d’ailleurs. 

Comment dans ces conditions ne pas être inquiets des conséquences des groupes de niveau qui risquent de stigmatiser encore plus les élèves en difficulté, avec très peu de passerelles réelles d’un niveau à l’autre ? L’expérience montre que le regroupement d’élèves en difficultés scolaires favorise rarement leur progression.

Comment ne pas craindre que l’organisation matérielle des emplois du temps ne fige cette structuration en 3 classes tout au long de la scolarité ?

Et surtout, comment ne pas redouter que ces groupes homogènes ne privent ces élèves de toute expérience d’altérité ?

Le ministre fait un pari : pour garder de la diversité sociale et culturelle dans les collèges publics, il faudrait que ces établissements redonnent confiance aux familles des classes moyennes dans leur capacité à faire progresser leurs enfants.

Mais outre le fait qu’il oublie totalement les enfants des classes populaires, le ministre prend un très gros risque.  

Sans repenser la façon dont se décide la sectorisation, sans prendre en compte la fuite vers le privé, ses mesures risquent malheureusement d’entraîner une nouvelle ghettoïsation scolaire…

Métropole 1 / No Ghetto 0 – Mais nous continuons à nous mobiliser !

Notre association a vu le jour en 2019 pour s’opposer à la construction d’un collège entre deux zones urbaines sensibles qui, du fait de la sectorisation, était voué à devenir un collège Ghetto.

Nous avons depuis cette date mobilisé tous les moyens à notre disposition pour sensibiliser l’opinion publique et les élus à la problématique de la mixité sociale et d’origine dans les collèges.

Nous avons notamment attaqué devant le tribunal administratif de Lyon les délibérations de la métropole qui permettait la construction de ce nouveau collège.

Le tribunal a rendu son jugement le 10 octobre dernier.  (lire ici le jugement)

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Nous écrivons à la première ministre !

C’est Elisabeth Borne elle même qui l’affirme : “La mixité est une chance” 

Forcément, une telle déclaration faite à l’occasion du Comité interministériel des villes du 27 octobre dernier ne pouvait que nous satisfaire !

Nous avons donc sauté sur l’occasion pour écrire un courrier (lire ici) à la première ministre que nous lui adressons sous enveloppe et avec un timbre.

Il y aura bien quelqu’un pour nous répondre, non ?

Une assemblée générale et une nouvelle présidente !

Nous avons tenu notre assemblée générale annuelle le 23 octobre dernier à Villeurbanne.

L’occasion pour nous de revenir sur une année riche en évènements, mais aussi de tracer les pistes d’actions pour l’année 2024.

Nous avons aussi pris acte de la démission pour raisons personnelles de notre présidente Khady et renouvelé les membres de notre bureau.

C’est désormais Houda Maafer qui présidera notre association.

Enfin, le bureau a validé les nouveaux tarifs d’adhésion pour l’année 2024.

Et puisque vous êtes ici, nous mettons le formulaire vous permettant d’adhérer directement…

Nous comptons sur vous !

Nous allons perdre – nous le savions – mais le combat continue

No Ghetto
au tribunal administratif

No Ghetto avait attaqué devant la justice administrative deux délibérations de la métropole de Lyon permettant à cette collectivité de construire un collège à Albigny et un autre à Vénissieux.

Un an après notre rencontre avec la vice présidente en charge des collèges qui nous affirmait que la mixité sociale était pour elle une priorité, le Grand Lyon décidait pourtant de construire un établissement entre deux zones urbaines sensible, condamnant celui ci à devenir un collège Ghetto.

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Mixité : Ne plus en parler est peut être la solution

« Oh Gaby, Gaby / Tu veux qu’j’te chante la mer / Le long, le long, le long des golfs / Pas très clairs »

C’est la rentrée, et la feuille de route du nouveau ministre de l’éducation Gabriel Attal tient en 3 mots : l’autorité, les savoirs et la laïcité.

Trois mots… et pas un seul sur la question de la mixité sociale à l’école.

Le problème aurait-il donc disparu avec la fin du ministère Pap Ndiaye ? Ce n’est à l’évidence pas le cas et la ségrégation sociale et d’origine dans l’enseignement mise en évidence par la publication des IPS demeure, voir s’accentue. 

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