« On ne va pas se mentir, » comme disait un président de la République… La mixité sociale et d’origine dans les collèges, c’est bien beau, mais personne n’en veut vraiment pour ses gamins.
Et finalement on peut le comprendre. On sait et on accepte ce qu’on a ; on craint ce qu’on ne connaît pas.
Et surtout, qui va décider que son collégien devra prendre le tramway pour aller en cours, ou que des nouveaux élèves, venant d’on ne sait où, seront désormais scolarisés dans son établissement ?
“Des gens qu’on ne connaît pas, l’administration, ou pire, des élus qui feront tout pour servir d’abord leur intérêt et protéger leur gamin… Forcément, nous on ferait pareil!”
La refonte de la sectorisation pour plus de mixité sociale et d’origine des collégiens se heurte d’abord et avant tout à une question d’acceptabilité sociale dans un climat de défiance généralisée. Tout le monde a peur de perdre donc personne ne veut prendre le risque d’une réforme décidée par des élus – les conseillers départementaux – qu’on ne connaît pas et en qui on n’a pas confiance.
Pas simple…
Et si… et si la redéfinition de la carte scolaire n’était pas confiée à des humains ?
Bien sûr, il ne peut y avoir que des humains pour décider des conditions d’un avenir collectif, c’est d’ailleurs ce qu’on appelle la démocratie.
Mais la mise en œuvre, l’application de ces objectifs pourrait-elle être le fait d’une entité parfaitement neutre, à l’abri de toute pression, de tout intérêt personnel ?
Pourrait on confier le redécoupage des secteurs scolaires à un algorithme qui prendrait en compte la taille des collèges, leur desserte par les transports en commun et la réalité sociologique des différents quartiers d’une agglomération ?
Un logiciel dont le code serait expertisable par tout le monde, dont les paramètres seraient compréhensibles par le plus grand nombre et auquel on pourrait alors faire confiance ?
La nouvelle sectorisation ne serait alors que la résultante “mathématique” des objectifs qui auraient été discutés et décidés en amont.
C’est le pari que nous faisons en nous lançant dans une aventure avec Data For Good, un collectif de data-scientist, de hackers indépendants, d’UX designers, tous bénévoles, tous conscients que la technologie n’est pas la réponse à tout, mais qui veulent construire, brique par brique, le monde de demain.
Produire une application qui permettrait de définir une nouvelle sectorisation des collèges en améliorant leur mixité sociale et d’origine, une application open source mise à la disposition des collectivités locales qui voudront bien s’en saisir, c’est notre nouveau pari.
On essaie de le tenir ?