Une heure avec Véronique Moreira

Presqu’un an après l’avoir rencontré pour la première fois, nous avons à nouveau été reçus par la vice présidente en charge des collèges accompagnée pour l’occasion d’une directrice des services et d’un membre du cabinet du président, on ne sait jamais…

En octobre 2020 nous avions dit à Madame Moreira combien la question de la mixité sociale et d’origine dans les collèges de la métropole comptait pour nous. Nous lui avions aussi fait savoir que nous nous opposions à la construction d’un collège au milieu de deux zones urbaines sensibles. Nous ne voulons pas d’un nouveau collège Ghetto.

Un an plus tard, nous avons fait le point sur les action engagées : 

De notre côté, une pétition sur le site de l’Assemblée nationale, des vidéos, des tribunes, des interviews à la télé, des reportages dans la presse locale et nationale, des entretiens avec une vingtaine de députés à l’occasion de la loi séparatisme, un échange avec l’inspecteur d’académie, avec le cabinet du ministre de l’éducation nationale…

Côté métropole, le bilan nous a semblé moins étoffé. 

Certes le conseil de la métropole a délibéré pour construire deux nouveaux collèges. Mais la question de la mixité sociale et d’origine est toujours au point mort. Aucune étude n’est lancée, aucun projet n’est arrêté, aucun objectif ne semble défini.

Madame Moreira nous a fait savoir qu’elle était sensible à la question tout en insistant sur ce qui, selon elle, s’opposait à notre souhait de refonte de la carte scolaire et d’un autre choix pour l’implantation du collège du sud-est de l’agglomération : 

Il ne faudrait pas priver les quartiers ségrégués de services public : Nous considérons au contraire que l’implantation d’un collège au sein de quartiers ségrégués renforce l’entre soi et provoque toute une série de conséquences négatives.

Il ne faudrait pas empêcher les parents de s’investir dans la vie du collège : Nous considérons au contraire que l’âge du collège est celui de l’autonomisation et que nombre de collégiens gagneront à vivre en dehors du regard normalisateur des parents et du quartier. 

Il s’agit avant tout d’une question de mixité urbaine : Nous considérons que les expériences de modification de la carte scolaire ont produit des effets positifs en trois ans là où les programmes de rénovation urbaine nécessitent plusieurs décennies avant de porter leur fruit.

il ne faudrait pas rompre les circuits de solidarité qui existent au sein de ces quartiers : Nous pensons au contraire que pour faire société, la collectivité doit s’opposer à la tentation communautaire, de quelque nature soit-elle.

C’est sur ce dernier point, le plus capital, que nos analyses semblent le plus diverger.

Madame Moreira nous a tout de même assuré que ses services allaient “étudier la question”, “lancer des concertations avec les parents et les mairies”, “demander à l’éducation nationale plus de moyens”..

Nous lui avons dit que nous restions mobilisés et exigeants, et que nous continuerions à nous faire entendre pour que la question de mixité sociale et d’origine dans les collèges soit au centre de l’agenda politique métropolitain et national.


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