Mixité au collège ? Il faut une loi !

Monsieur le ministre, prenez le temps de nous lire…

Le ministre Pap Ndiaye devrait annoncer au mois de janvier un vaste plan en faveur de la mixité sociale dans les établissements scolaires. 

D’après nos informations, ce plan serait ciblé sur environ 200 sites qui présentent des caractéristiques de ségrégation insupportables.

Les mesures sont en cours de finalisation, mais elles devraient comporter des actions visant à favoriser l’affectation des élèves dans des établissements d’une plus grande mixité sociale ainsi que, bien entendu, des moyens supplémentaires octroyés aux enseignants.

Il est difficile de critiquer un plan avant sa présentation, mais No Ghetto tient cependant à faire part de sa déception.

Recourir à des décisions d’ordre réglementaire pour s’attaquer, de Paris, à un problème majeur et structurel qui concernent toutes les métropoles de France est tout à fait insuffisant.

Les décisions ministérielles ne durent souvent que le temps des ministres et ce serait faire une insulte à l’intelligence que de penser que ce train de mesures pourra régler de manière pérenne la ségrégation scolaire à l’œuvre depuis des décennies. 

C’est la raison pour laquelle nous réitérons notre souhait d’une amélioration de la loi actuelle.

Depuis la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, l’article L 213-1 du code de l’éducation précise que les conseils départementaux “peuvent, lorsque cela favorise la mixité sociale”, modifier les  secteurs de recrutement des collèges. 

Une “possibilité” faite aux élus locaux… qui ont bien vite oublié de s’en saisir réellement.

Hormis quelques expériences courageuses à Paris et à Toulouse, aucune collectivité locale n’a refondée sa carte scolaire dans un objectif d’une plus grande mixité sociale et d’origine.

Il faut donc changer la loi et transformer cette “possibilité” offerte aux conseils départementaux, en une obligation de prendre en compte la mixité sociale et d’origine dans la définition des cartes scolaires et le choix des sites d’implantation des nouveaux établissements.

Une telle formulation permettrait aux associations telle que la nôtre de peser sur les collectivités locales, et au besoin de demander à la justice administrative de se prononcer sur de manifestes manques à cette nouvelle obligation.

Mais surtout, seule la loi pourra affirmer avec force que la nation tient à ce que ses enfants ne grandissent pas séparément et qu’ils sont tous appelés à faire société, ensemble.

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